Lymphœdème débutant : que peut-on proposer ? - 21/02/23
Résumé |
Les lymphœdèmes après cancer du sein touchent encore 15 à 20 % des femmes après un traitement comprenant un curage axillaire et environ 5 % avec la technique du ganglion sentinelle. Le diagnostic de lymphœdème est clinique avec des différences de 2cm par rapport au membre controlatéral en consultation, et la meilleure définition est un excès de volume de 10 %. Cependant lorsque le lymphœdème répond à ces critères, il existe déjà des modifications tissulaires, notamment une augmentation de l’épaisseur cutanée après stimulation des fibroblastes et du tissu adipeux. C’est la stase lymphatique initiale qui a provoqué ces transformations conduisant à une pathologie essentiellement tissulaire et où la lymphe devient minoritaire et le lymphœdème en grande partie irréversible. Deux questions se posent alors : peut-on et comment dépister un lymphœdème débutant ou infraclinique ? Et que faire si ce dépistage est positif ? Pour le patient, la détection d’un œdème même de petit volume est très difficile, notamment dans les parties proximales des membres (bras, cuisse) mais plus facile si la main est atteinte. Plusieurs techniques pourraient permettre cette détection précoce : auto-mesures par le patient après apprentissage, volumétrie à eau (complexe à mettre en œuvre), mesure de la constante tissulaire di-électrique, spectrométrie par bio-impédance. La mesure des fluides extracellulaires, essentiellement l’eau, avec la spectrométrie par bio-impédance, semble être la technique la plus simple pour détecter la stase lymphatique. La détection précoce d’un lymphœdème débutant pourrait permettre la mise en place de traitement pour réduire le volume et le stabiliser durablement. Les drainages lymphatiques n’ont pas montré d’intérêt à ce stade mais la compression (manchon, bandages peu élastiques, système de compression nocturne comme les wraps) semblent avoir un effet sur la survenue d’un lymphœdème cliniquement défini comme l’ont montré des études prospectives récentes. Ces études soulèvent d’autres questions : le risque de lymphœdème est-il réduit ou simplement retardé ? Combien de temps doit durer la compression ? Ne risque-t-on pas de surtraiter des femmes qui ne développeront jamais de lymphœdème ? D’autres études sont nécessaires pour connaître l’évolution naturelle de ces lymphœdèmes débutants et l’impact d’un traitement précoce pour réduire la fréquence du lymphœdème après traitement d’un cancer du sein.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Lymphœdème, Cancer
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Vol 48 - N° S
P. S19 - mars 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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